Le bal des gens biens !

Le 13 mai dernier, la nouvelle édition du  » bal des gens biens « , non pardon, du sommet économique  » choose France  » s’est déroulée au Château de Versailles. Ce sommet a rassemblé le  » gratin « , ce qui soit disant se fait de mieux en matière économique : ArcelorMittal, JP Morgan, Bank of America, Goldman Sachs ou Coca Cola pour ne citer qu’eux !

Signe d’un climat dérèglé, ce sommet fût l’occasion d’annoncer  » une pluie de milliards  » d’investissements.

En effet, le Président de la République et le Ministre de l’économie se gargarisent de la soi-disant attractivité retrouvée de notre pays avec près de 15 milliards d’euros d’investissements annoncés.

C’est là que le bas blesse ! 15 milliards d’investissements pour à peine 10 000 emplois créés ! Quelques investissements emblématiques ont été annoncés comme par exemple l’implantation à Blanquefort en Gironde d’un site de production de Nickel.

Blanquefort, ce nom vous dit surement quelque chose. Cette ville accueillait une usine Ford qui a fermé en 2019 avec la suppression de 850 emplois.

L’investissement de KL1 pour son site de production de nickel devrait créer 300 emplois, ce qui assez loin des 850 perdus. De plus, ce projet sera subventionné à hauteur de 20 % par l’Etat, ce qui représente la coquette somme de 60 millions d’euros, soit 200 000 € l’emploi créé ! Ça commence à faire cher.

Cet exemple reflète assez bien la logique à l’œuvre dans la politique d’attractivité menée par le chef de l’État : quelques annonces spectaculaires, avec un nombre réduit d’emplois, mais un coût non négligeable pour la collectivité.

Une étude publiée récemment par le cabinet EY invite à tempérer le triomphalisme de l’exécutif. D’abord, les deux tiers des projets ne sont que des extensions de sites existants, et non des créations de nouvelles usines. Ensuite, seuls 39 773 emplois ont été créés, soit environ 33 postes par projet.

Enfin, sur les 15 milliards d’investissements annoncés, la moitié des sommes va servir à construire des data centers Microsoft ou Amazon, qui créera peu ou pas d’emplois.

Ce dont nous avons besoin, c’est une politique de relocalisation industrielle avec un véritable Etat stratège. Pour réindustrialiser efficacement le pays, encore faut-il conserver l’existant et installer – ou réinstaller – toute la chaîne de valeur et de production en France.

Il est donc temps d’agir, en passant par la loi et non plus par des petits déjeuners à Bercy ou des repas fastueux à Versailles. Il faut d’urgence conditionner les aides publiques en termes d’emplois, de salaires et de maintien des savoir-faire, compétences et sites industriels. Il faut surtout légiférer pour que les donneurs d’ordres soient responsables de leurs sous-traitants, notamment dans l’automobile et l’aéronautique. Il faut maintenant passer des mots aux actes en donnant à l’intelligence ouvrière de nouveaux droits aux salariés dans la gestion de l’entreprise.

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