Lors de son discours de politique générale, la Première Ministre Elisabeth Borne a remis sur la table la réforme des retraites en ces termes : » Pour la pérennité de notre système de répartition, oui, nous devrons travailler progressivement un peu plus longtemps ! Notre pays a besoin d’une réforme de son système des retraites qui ne sera pas uniforme. Elle ne sera pas uniforme et devra prendre en compte les carrières longues « . Chacun l’aura compris, le gouvernement souhaite reculer l’âge de la retraite et c’est totalement inacceptable !
Deux projets qui s’opposent !
D’un côté, il y a le projet du gouvernement, du moins ce que l’on en sait : recul de l’âge de départ à la retraite (63, 64 ou 65 ans) et une logique : comme nous vivons plus longtemps, il faut travailler plus longtemps. De l’autre, le retour à la retraite à 60 ans avec une revalorisation des pensions.
Depuis 2019, les différents gouvernements macroniens » patinent » pour trouver une justification convaincante à la réforme régressive des retraites qu’ils veulent mettre en œuvre. Rappelons nous, il y a trois ans, pour le gouvernement, il s’agissait déjà ou encore de sauver le système de retraite par répartition avec une retraite à points. L’argument de l’époque était que le financement des retraites n’était pas assuré. Entre temps le COR (Conseil d’Orientation des Retraites) a expliqué, rapport à l’appui, qu’il n’y avait pas de problème de financement des retraites, ni à court terme, ni à long terme !
Face à cela gouvernement explique qu’il est nécessaire de faire des économies pour financer d’autres choses. L’argument est intéressant puisque nous cotisons pour notre retraite. Pourquoi notre argent et pour le coup c’est bien le nôtre, est-il utiliser à autre chose ?
Quel grand programme gouvernemental est-il nécessaire de financer avec l’argent de nos retraites ? La baisse des impôts sur le capital et la poursuite du programme d’aide aux entreprises. Eh oui, il fallait oser ! Ponctionner 4 milliards sur les retraites alors que les aides publiques aux entreprises représentent 150 milliards. C’est inacceptable !
Le retour à la retraite à 60 ans, c’est tout à fait possible et en plus on a les moyens de se l’a payé !
Du côté gauche de l’échiquier politique, nous assumons le fait qu’il n’y a pas de problème de financement des retraites, mais comme le souligne le rapport du COR, nous allons vers une dégradation du niveau de vie des retraités par rapport aux actifs d’ici les trente prochaines années.
Nous voulons donc la retraite à 60 ans avec un haut niveau de pension. Tout comme nous défendons l’idée que nous avons le droit de vivre dignement de notre travail, nous défendons l’idée que nous avons le droit de vivre dignement à la retraite !
Alors, comment on paie ?
Plusieurs options s’offrent à nous et elles devraient faire l’objet d’un large débat public :
- L’augmentation des salaires et donc des cotisations sociales.
- Ajustement des cotisations sociales pour assurer l’équilibre.
- Mise à contribution du capital.
- Réduction du temps de travail.
- Retour au plein emploi.
Ces options ne sont pas des solutions techniques mais bien des choix politiques ! Il s’agit d’un choix de société et nous savons collectivement que les moyens existent !
Julien Hézard, le blog 
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